Malgré sa petite taille, l’articulation du poignet reste complexe (15 os au total) et essentielle dans les gestes du quotidien. C’est pourquoi la chirurgie orthopédique de la main a développé des techniques de diagnostic et de traitement les plus efficaces et les moins invasives possibles, comme l’arthroscopie du poignet.
Indications d’une arthroscopie du poignet
L’arthroscopie se définit étymologiquement comme l’observation (scopie) d’une articulation (arthro), réalisée en pratique avec une caméra miniaturisée introduite au plus près des structures articulaires à observer ou à soigner.
Elle est complétée par un écran pour visualiser l’image, et de micro-instruments chirurgicaux pour intervenir.
L’arthroscopie du poignet nécessite deux petites incisions de quelques millimètres :
- l’une permet d’introduire la caméra d’endoscopie ;
- l’autre permet d’introduire des mini-instruments.
Arthroscopie du poignet à but diagnostic
Initialement, l’arthroscopie a été développée pour observer in situ l’état d’une articulation et affiner un diagnostic : aspect de la surface du cartilage, présence de résidus type souris dans le liquide synovial, inflammation des tissus mous comme la membrane synoviale, aspect des ostéophytes osseux…
Elle permet aussi de prélever du liquide ou des tissus, par exemple pour une analyse bactériologique ou histologique.
Toutefois, le chirurgien de la main dispose aujourd’hui de nombreux examens d’imagerie médicale, pour visualiser les pathologies du poignet : radiographie haute définition, IRM, arthro-scanner…
L’arthroscopie est donc moins utilisée en diagnostic de base, à l’exception de certaines pathologies tendineuses ou ligamentaires très ciblées.
Arthroscopie du poignet à but thérapeutique
En revanche, le développement de la technique arthroscopique a permis de proposer une chirurgie mini-invasive pour traiter chirurgicalement de nombreuses pathologies du poignet : entorses de la main avec douleurs persistantes, traitement ciblé des fractures et pseudarthrose du scaphoïde ou de l’extrémité du radius, styloïdectomie pour l’exérèse de la pointe du radius, arthroscopie du poignet TFCC pour réinsérer un tendon fléchisseur, retrait de kystes synoviaux, nettoyage articulaire d’une arthrose débutante, résection de calcification ou de conflits osseux, suture ligamentaire ou réinsertion (arthroscopie poignet ligament scapho-lunaire ou ligament triangulaire carpien)…
Les solutions chirurgicales sont multiples, pour un chirurgien orthopédique expérimenté muni d’un matériel de précision.
Principe d’une arthroscopie du poignet
La chirurgie arthroscopique de la main propose des solutions chirurgicales peu invasives, limitant d’autant la douleur ou la cicatrice après l’arthroscopie du poignet. La récupération fonctionnelle est ainsi plus rapide.
Comment se passe une arthroscopie du poignet : le déroulement ?
L’intervention se fait en principe sans anesthésie générale, en combinant l’anesthésie locale à une légère sédation pour diminuer l’anxiété.
Le poignet est maintenu à la verticale, articulation en extension grâce à une tour tirant les doigts. Le chirurgien orthopédique aborde l’articulation du poignet avec deux petites incisions de quelques millimètres, sur le dos. L’une sert au passage de la fibre optique, l’autre au passage des micro-instruments nécessaires au geste technique (pince, fraise chirurgicale, ressecteur motorisé, système de suture miniaturisée…).
Un écran permet de visualiser parfaitement les tissus et le déroulement de l’opération du poignet.
Deux petites sutures et une immobilisation du poignet viennent en principe terminer l’opération.
Quels sont les gestes opératoires possibles sur une arthroscopie du poignet ?
Chaque geste est adapté au bilan lésionnel et au diagnostic clinique, permettant au chirurgien de la main de proposer une prise en charge chirurgicale du poignet sur mesure :
- intervention sur les ligaments pour les suturer, les rétracter (thermo-brûlure), les réinsérer (arthroscopie poignet ligament triangulaire)…
- intervention sur les tendons pour les nettoyer, les débrider, les refixer (arthroscopie du poignet TFCC)
- intervention sur les os pour les abraser, les retirer ou les refixer par ostéosynthèse (vissage, mini broches…) ;
- intervention sur les autres tissus comme le cartilage, la membrane synoviale ou les kystes synoviaux.
Quels sont les avantages et les inconvénients de l’arthroscopie du poignet ?
L’atout majeur de cette technique mini-invasive en chirurgie de la main est de limiter toutes les suites post-opératoires, de la convalescence après arthroscopie poignet à la douleur, en passant par les risques de complications infectieuses.
C’est pourquoi l’arthroscopie du poignet s’avère souvent une solution de choix pour réduire un arrêt de travail et diminuer le délai de récupération fonctionnelle, afin d’offrir au patient une reprise plus rapide des activités sportives et des gestes du quotidien.
Les inconvénients tiennent au fait que l’accès est plus réduit qu’une chirurgie du poignet à ciel ouvert, ce qui peut empêcher certains gestes et limiter le champ de vision sur des structures fragiles comme les nerfs cutanés ou les tendons.
C’est pourquoi l’arthroscopie du poignet doit être effectuée systématiquement par un chirurgien de la main expérimenté, pourvu d’un matériel de micro-chirurgie adapté et de qualité.