Test d’instabilité de l’épaule : comment évaluer sa gravité ?

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Test d’instabilité de l’épaule : comment évaluer sa gravité ?

Une instabilité de l’épaule peut parfois se présenter sous deux formes cliniques, une laxité dite objective et facilement détectable, ou une instabilité subjective, pouvant apparaître de l’ordre du ressenti du patient. C’est dire toute l’importance d’un test d’instabilité de l’épaule rigoureux par un spécialiste pour évaluer sa gravité.

 

Test d’instabilité de l’épaule : définir le type d’instabilité

Une instabilité de l’épaule traduit généralement une hyperlaxité ligamentaire, donnant une sensation d’épaule qui se dérobe en mouvement, pouvant aller jusqu’au déplacement de la tête humérale (subluxation).

Cette instabilité gléno-humérale s’accompagne progressivement d’une faiblesse articulaire, souvent handicapante au quotidien.

Dans la grande majorité des cas, cette hyperlaxité ligamentaire fait suite à un traumatisme plus ou moins ancien, ou à la pratique de certains sports (natation, gymnastique, volley…). C’est pourquoi tout testing pour une instabilité de l’épaule commence par un recueil complet des antécédents du patient.

Pour le chirurgien spécialiste de l’épaule, la première étape consiste à déterminer la nature de cette instabilité gléno-humérale, en demandant au patient de se mettre dans la position la plus désagréable :

  • Si le patient met son bras en rotation latérale et abduction, il s’agit d’une instabilité de l’épaule antérieure: c’est le cas le plus fréquent (90/95 % des cas environ) ;
  • Si le patient met son bras en adduction horizontale (rapprochement des bras en position horizontale) et antepulsion à 90°, il s’agit d’une instabilité de l’épaule postérieure.

 

Comment définir l’intensité de la laxité ?

Le chirurgien spécialiste du membre supérieur réalise ensuite un testing de l’épaule, pour apprécier l’intensité de la laxité articulaire. Pour chaque position, il évalue l’appréhension du patient à effectuer ce geste, la douleur éventuelle, ou toute anomalie physique (subluxation, sensation de ressaut, craquement…).

Dans les cas d’instabilité de l’épaule les plus graves, la subluxation de l’épaule peut être mise en évidence par différentes tests, comme :

  • Le tiroir antéro-postérieur, le patient étant en placé en décubitus dorsal, pointe de la scapula maintenue, et bras positionné en abduction (80-120°) et antépulsion (0-30°) ;
  • Le load and shift test, en se plaçant derrière le patient assis ou debout ;
  • Le test du sillon, en exerçant une traction distale du bras relâché placé le long du corps, coude en extension.

Dans les cas d’instabilité de l’épaule les moins graves, la laxité articulaire peut être objectivée par différentes tests, comme :

  • Le test d’appréhension antérieure du bras (ou signe de l’armé du bras), où le chirurgien exerce une pression postéro-antérieure sur la tête humérale avec le bras en rotation / abduction maximales. Si ce test est positif, il est suivi du test de recentrage de Jobe (relocation test) pour avoir si la postérisation de la tête humérale soulage la douleur. La spécificité de ce test est très bonne (95%).
  • Le test d’appréhension postérieure offre une spécificité meilleure (99%) mais une faible sensibilité, expliquant que l’instabilité gléno-humérale soit souvent sous-diagnostiquée.
  • Le release test ou test de surprise (contre pression scapulaire) et le test de Gagey permettent aussi de mettre en évidence une instabilité gléno-humérale.

Ce testing de l’instabilité de l’épaule permet de déterminer la gravité à travers 4 grades, allant du grade 0 (peu de déplacement) au grade 3 (subluxation non réductible spontanément).