Rhizarthrose stade 3 : l’opération est-elle inévitable ?

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Rhizarthrose stade 3 : l’opération est-elle inévitable ?

Les lésions radiologiques de l’articulation du pouce permettent de définir le stade d’une rhizarthrose, et l’éventuelle gravité de l’arthrose du pouce. Mais quelle conduite tenir face à une rhizarthrose avancée de stade 3 : l’opération avec ou sans prothèse est-elle inévitable ?

 

Quelle différence entre une rhizarthrose 3 et une rhizarthrose avancée ?

La rhizarthrose, ou arthrose du pouce, a pour principale caractéristique son caractère évolutif : une arthrose, quelle qu’elle soit, finit toujours par s’aggraver en l’absence de traitement, plus ou moins rapidement.

Le contrôle radiographique permet d’apprécier l’importance des lésions de l’articulation trapézo-métacarpienne, avec la classification de Dell en 4 stades.

Une rhizarthrose est dite avancée lorsqu’elle est de stade 3 ou 4 :

  • Dans une rhizarthrose avancées de stade 3, les lésions radiologiques touchent toutes les faces de l’os trapèze, avec des proliférations osseuses appelées ostéophytes ; une subluxation articulaire est fréquemment visible.
  • Dans la rhizarthrose sévère de stade 4, l’interligne trapézo-métacarpien disparaît sous l’effet des néo-formations osseuses (ostéophytose) ; les os métacarpiens ou trapèze montrent fréquemment la présence de géodes, signes de déminéralisation.

La classification de Dell en stades 1 à 4 se fonde donc avant tout sur les lésions radiologiquement visibles. Elle ne s’appuie pas sur les signes cliniques, parfois décorrélés de l’imagerie médicale : ainsi, certains patients avec une rhizarthrose de stade 2  peuvent ressentir des douleurs plus handicapantes que sur une arthrose du pouce avancée.

 

Quand opérer une rhizarthrose de stade 3 ou 4 ?

Une opération pour rhizarthrose avec ou sans prothèse ne doit s’envisager qu’après avis d’un chirurgien spécialiste de la main, car ce dernier doit intégrer plusieurs facteurs : classification de Bell, âge du patient, activité exercée, importance des douleurs ou du handicap, traitements déjà effectués…

Cet examen approfondi du pouce et de la main doit définir les objectifs principaux de la chirurgie, en arbitrant entre deux composantes essentielles : calmer la douleur et restaurer une mobilité suffisante pour le patient.

Sur une rhizarthrose débutante (stade 1), le chirurgien de la main peut ainsi proposer une simple ligamentoplastie.

Inversement, sur une rhizarthrose avancée (stade 3) chez un travailleur manuel avec de fortes contraintes sur le pouce, le blocage articulaire par arthrodèse peut s’avérer le traitement chirurgical de choix.

La trapézectomie avec ligamentoplastie, ou la prothèse du pouce trapézo-métacarpienne, ne sont donc pas les seules alternatives pour soulager une rhizarthrose : c’est une décision au cas par cas, après avis du chirurgien.

 

Traitement d’une rhizarthrose 3 sans chirurgie : quelles conséquences ?

Sans traitement, une rhizarthrose évolue systématiquement vers une rhizarthrose sévère de stade 4, la seule incertitude restant la vitesse de cette évolution.

L’absence de chirurgie sur une rhizarthrose de stade 3 aboutit alors à une déformation progressive du doigt, avec un aspect de pouce en « Z » et une raideur articulaire. Des mouvements comme l’écartement du pouce deviennent de plus en plus difficiles, nécessitant une hyper-extension du doigt qui distend le ligament palmaire, augmentant les douleurs et la laxité tissulaire.

C’est pourquoi au final l’opération d’une rhizarthrose de stade 3 reste difficilement inévitable chez un sujet jeune (la cinquantaine par exemple), ou chez tout patient mobilisant fréquemment son pouce.