Quels sont les risques face à une instabilité de l’épaule ?
Le risque de laisser évoluer une instabilité chronique est outre la répétition des épisodes de luxations, la survenue de lésions tendineuses (biceps et coiffe des rotateurs) et articulaires (arthrose). Ainsi après un premier épisode de luxation une immobilisation de 3 semaines suivie d’une rééducation est nécessaire afin d’éviter une récidive. Une surveillance à la recherche de signes d’instabilité doit être réalisée. La survenue d’un 2eme épisode de luxation doit amener à consulter un spécialiste pour discuter des alternatives thérapeutiques. Certaines études retrouvent une fréquence plus importante d’arthrose d’épaule centrée chez les patients ayant une longue histoire d’instabilité non traitée.
Quel diagnostic ?
Le diagnostic repose sur la présence d’au moins deux luxations et une manœuvre d’appréhension positive au testing (rotation externe abduction) avec un relocation test (soulagement de la sensation d’instabilité en poussant la tête vers l’arrière lors de la manœuvre de l’armé).
L’instabilité de l’épaule (après luxation épaule) : traitement
Deux interventions chirurgicales peuvent être proposées.
+ La butée osseuse coracoïdienne (intervention de Latarjet) :
Cette intervention crée une butée (osseuse et musculo tendineuse) en avant de l’épaule empêchant ainsi la tête humérale de passer en avant de la scapula (omoplate). Elle est proposée chez les patients réalisant des sports de contacts (rugby, arts martiaux), et chez ceux présentant des lésions osseuses stigmates de luxations sévères (encoches de Malgaigne, éculement de la glène). Elle se fait par une incision de 4 à 5 cm en avant de l’épaule et nécessite la fixation de la butée par une vis.
+ Capsuloplastie arthroscopique de Bankart :
Cette intervention se réalise sous arthroscopie et consiste à réinsérer les ligaments antérieurs de l’articulation qui ont été déchirés lors des épisodes de luxations. Elle est proposée chez des patients ne réalisant pas de sports de contacts et lorsqu’i n’existe pas de signes d’hyperlaxité ligamentaire et de lésions osseuses. Dans certains cas elle peut être proposées lors du 1er épisode de luxation si une sensation d’instabilité persiste ou si un fragment osseux sur la glène est avulsé.
Les suites opératoires
+ La butée osseuse coracoïdienne (intervention de Latarjet) :
Dans les suites un protocole de rééducation est mis en place sous couvert d’une immobilisation coude au corps de 4 semaines. La récupération est bonne à 3 mois et la reprise du sport progressive après ce délai.
+ Capsuloplastie arthroscopique de Bankart :
Les suites comprennent une immobilisation de 4 semaines coude au corps sans rééducation.
Quelles sont les complications de ces interventions ?
La récidive est la principale complication de ces interventions avec un taux de moins de 5% pour la butée osseuse et de 10% pour l’intervention de Bankart.